Message aux lecteurs du Journal de Jane

Environ tous les dix ans, le Journal de Jane déménage. Il y a eu le Jane Sweet’s diary (2001-2010) puis le Journal de Jane que vous avez sous les yeux (2010-2022). La suite va reprendre très exactement à cette adresse.

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L’aventure continue sur le nouveau JOURNAL DE JANE !

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L’art de la reprise

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Vu

Drive My Car, Ryūsuke Hamaguchi (2021)

Pourquoi énumérer les nombreuses qualités de ce film ? Elles ont déjà été repérées et même récompensées (dont un prix pour le scénario largement mérité). Chercher des défauts ? Pas la peine d’essayer. Tout est maîtrisé, abouti, et même la longueur (presque 3 heures) semble justifiée : c’est elle qui permet l’immersion en profondeur du spectateur dans la vie intérieure des personnages. La seule réserve que je ferai serait peut-être du côté de gravité omniprésente. Mais les blessures intimes des personnages ne leur donnent pas la possibilité de manier l’humour et l’ironie. Là aussi, tout se tient : c’est parce que les visages sont sérieux et crispés tout le long du film que le sourire qui apparait à la dernière images fait un l’effet d’une illumination libératrice.

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Vu

Julie (en 12 chapitres), Joachim Trier (2021)

Un film sur une jeune femme qui se cherche. J’avais bien aimé des images du film vues sur internet et cela m’a donné envie de le regarder. Je ne regrette pas. Même si le thème ne me concerne pas directement, le film est assez réussi pour me rappeler l’époque où tout les gens autour de moi se démenaient, comme moi-même, pour essayer de faire quelque chose de satisfaisant de leur vie. On commence sur un ton assez léger de comédie réaliste puis on rentre dans des choses plus dure (ruptures, déceptions, etc.) pour finir dans la dernière partie sur le drame ordinaire de la maladie et de la mort. Le ton est juste et convainquant dans tous les registres abordés, du rire aux larmes. Porté par son actrice principale, il n’est jamais plombé par les émotions et déborde au contraire de vitalité. Je le conseillerais volontiers à des trentenaires qui cherchent leur voie comme aux seniors qui n’ont pas tout oublié de ces années où tout se joue.

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Un peu de poésie

Un recueil de poèmes consacrés à Yoko Ono ? Au premier abord, on peut trouver le sujet légèrement casse gueule. On se trompe. Au-delà du fait que la compagne de John Lennon a attiré sur sa personne une immense animosité (le mot est faible), il existe bel et bien un « mystère Yoko ». Que se passe-t-il derrière ce visage impassible ? Quelle était la nature du lien qui la reliait à John ? Comment a-t-elle fait pour supporter tout ce qu’elle a traversé sans se plaindre ni s’effondrer ? En quoi est-elle une artiste ? Ect. La poésie peut éclairer par flashs cette zone insaisissable qui est celle de la création artistique et, les artistes du mouvement Fluxus ne faisant pas la différence, de la vie elle-même.

Extrait :

je me fiche pas mal

du regard des gens

je me moque de savoir

ce qu’ils pensent de moi

je me bouche les oreilles

j’entends l’océan

laissez-moi être

ou bouclez-la

laissez-moi suivre ma voie

tant que la poésie

tient ma vie entre ses mains

je n’ai pas peur de mourir

car je ne vieillis pas

Jean Marc Flahaut, Yoko en noir autour d’elle tout est blanc et menaçant

Editions Le Chat Polaire

Dessins : Gwen Guégan

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Le retour du Prince Mychkine

Lorsqu’il avait une idée de roman, Dostoïevski commençait, parait-il, par travailler sur le plan. On dispose de lettres où il se déclare satisfait de celui de L’Idiot et il ne se trompait pas. Dans un numéro du Magazine Littéraire, j’ai trouvé une citation admirative de Claudel : « Pas de plus belle composition, dans un mode beethovenien, que le début de L’Idiot. Les deux cents premières pages sont un chef-d’oeuvre de composition. » J’en suis à la page 244 et je confirme. (Au passage, si quelqu’un peut me dire exactement ce que signifie un « mode beethovenien », merci d’avance.) Donc, le roman nous entraine grâce à une composition sans temps mort pendant toute la première partie, ce qui m’a fait penser à un scénario de série particulièrement efficace. Cette première partie se termine sur le départ du Prince Mychkine (orthographié Muichkine dans mon édition) pour Moscou. Bizarrement, au lieu de nous raconter en détail ce qui lui est arrivé, le premier chapitre de la seconde partie rapporte les bruits et les vagues rumeurs qui courent à son sujet dans la famille Epantchine. Chapitre deux : notre héros revient à Saint-Pétersbourg.

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Sunday song

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Dans la galerie virtuelle du GFIV

Max Beckmann, Self-Portrait, 1914
Edouard Manet, Nana, 1877
Léon Spilliaert, The church of Florenville, seen from the Hôtel du Moulin in Martué sur Semois in April, 1939
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Vu

Licorice Pizza, Paul Thomas Anderson (2021)

Un teen movie romantique se déroulant à Los Angeles au début des années 70 ? Vous n’avez pas l’impression que cela a déjà été fait ? Probablement. Mais là on parle de Paul Thomas Anderson, l’homme qui a réussi l’adaptation hautement acrobatique d’un polar sous acide et parfumé à la weed signé Thomas Pynchon. En plongeant dans le monde parallèle de l’écrivain fantôme, le réalisateur de Inherent Vice semble avoir réussi à découvrir certaines rouages bien cachés de l’univers pynchonien (c’est ma théorie). Tout le secret réside dans la capacité à sortir complètement des rails narratifs qui structurent les films usinés en série dans la dream factory. Cela donne au scénario de Licorice Pizza la grâce aérienne d’une longue dérive où toutes les digressions sont bonnes à prendre sans pour autant perdre le fil de l’histoire d’amour compliquée entre les deux personnages principaux. La critique s’est enthousiasmée avec raison pour la liberté du scénario, la maitrise de la réalisation, le souffle juvénile qui emporte le tout et laisse le spectateur en état d’apesanteur. On plaint un peu les spectateurs qui n’ont pas compris pourquoi la plupart des scènes ne « servent à rien ». Il est vrai que la show aviné de Sean Penn et Tom Waits n’apporte strictement rien de rationnel au récit. Pur déconnage poétique. Jeu gratuit. Comme danser et rire en écoutant des chansons dans le genre de celle-ci :

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La méthode scientifique

Parmi les 28754 fichiers musicaux que j’aime bien lire en mode aléatoire, il m’a semblé que certains titres revenaient relativement souvent – dont cette chanson agréable de Kevin Ayers. Je ne connais rien aux calculs de probabilité mais j’imagine que les chances de lecture de chaque titre sont très réduites. Je me suis demandé si la machine ne développait pas à l’usage et de manière autonome, c’est-à-dire sans être programmé à cet effet, ses propres goûts. Cela supposerait à l’évidence un développement cognitif particulièrement évolué faisant intervenir un degré de traitement de l’information si sophistiqué que son fonctionnement échapperait même aux neuroscientifiques.

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